GAZUL CLUB

Onze histoires surréalistes parues à l’origine dans « Pilote » et signées de la main de quelqu’un qui devint un grand réalisateur de cinéma. Une sympathique (re-)découverte.

« Le cinéma c’est bien, la bande dessinée c’était pas mal non plus » déclare aujourd’hui un certain… Patrice Leconte. Car qui savait que celui qui fut le réalisateur d’une foule de films à succès (« Les bronzés », « Monsieur Hire », « La fille sur le pont », etc), publia ses dessins dans Pilote bien avant de tourner son premier film?

Plus de 30 ans après l’expérience Pilote, ces dessins font l’objet d’une réédition: onze histoires courtes choisies par l’éditeur et réunies dans « Gazul Club », un album de 80 pages publié chez Michel Lagarde.

Précédées d’une préface très drôle signée Gotlib (c’est lui qui fit passer les premiers dessins de Leconte à la rédaction de Pilote), ces histoires de 4 à 8 pages mettent en scène des personnages différents mais qui s’appellent tous Gazul. De « L’hypnotiseur du show-business » à « La véritable canonisation de Saint-Antoine » en passant par « La vengeance du représentant en distordeurs de champ », les récits sont, à l’instar de leur titre, franchement surréalistes. Certains font d’ailleurs la part belle au cinéma (« Petit guide utile du cinéma amateur », « Mr le censeur aux champs ») ce qui n’est finalement guère étonnant vu que Leconte savait déjà à cette époque qu’il ne terminerait pas sa vie « avec une scoliose de la planche à dessin », « parce qu’un jour ou l’autre, j’arrêterai de dessiner et que je ferai des films ».

Ce petit vent de folie sympathique qui souffle sur ces planches – en noir et blanc ou en couleur – au graphisme très personnel, nous emporte dans les années 70. Dommage que le prix de la nostalgie soit un peu cher (22 euros).

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