EXTRA-MUROS – Tome 2. Le bal des gargouilles (cycle de Mordange)

Mythes, superstitions, sorcellerie et meurtres. Une intrigue dynamique qui aurait grandement gagnée à privilégier la psychologie de ses personnages.

A Mordange, petit village des Ardennes d’aujourd’hui, le souvenir des Templiers plane toujours. Mais le petit groupe de passionnés de jeux de rôle de passage dans le coin n’est pas le seul à s’intéresser à ce lieu chargé d’histoire. Un mystérieux promoteur aux méthodes expéditives semble lui aussi attiré par ces légendes locales. Mais est-ce vraiment une légende ? A Mordange, le passé ne semble pas complètement enterré…

Le fantastique est le domaine de prédilection de Daniel Hulet (la trilogie « Immondys », « L’état morbide », etc) et le deuxième tome de sa nouvelle série continue d’aller dans ce sens même si l’histoire est davantage ancrée dans la réalité que dans ces précédents ouvrages. L’intrigue est également plus classique. Moins originale aussi car plus on avance, plus elle rappelle celle de « Maître de jeu » de Charlet et Corbeyran avec ces amateurs de jeux de rôle, ces supersititions et ces meurtres.

« Extra-Muros » est prévu de fonctionner par cycle de plusieurs albums. Et même si l’histoire avance sur un bon rythme dans cet épisode, on est encore loin de deviner le dénouement final qui devrait avoir lieu dans le prochain opus (« L’apprenti sorcier »). Alors on se laisse porter par le récit qui mêle présent et évènements du Moyen âge, en se demandant juste où Hulet compte nous mener.

A la fin de ce 2e tome, l’intensité dramatique monte d’un cran, notamment par rapport à ce qui attend les rôlistes qui semblent s’être mis dans de beaux draps. Mais le suspense perd de sa force à cause du manque d’épaisseur psychologique des personnages principaux, un défaut déjà présent dans le premier album. Les rôlistes par exemple, qui sont-ils les uns par rapport aux autres, comment s’appellent-ils même ? Hulet l’a certainement mentionné ici et là mais ces jeunes gens nous semblent tellement inconsistants qu’on l’a déjà oublié. Du coup, on a bien du mal à s’inquiéter pour leur avenir ou même leur vie.

C’est sans doute ce petit quelque chose d’humanité qui manque à cette série pour la rendre vraiment passionnante.

Casterman

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