AMOURS BLESSANTES

Un recueil de nouvelles sur le thème de l’amour qui fait mal. Cette fois, l’auteur de « Blue » ne parvient pas à nous passionner.

Véritables thèmes de prédilection pour Kiriko Nananan, les sentiments et la sexualité (en particulier féminine) sont une nouvelle fois abordés dans « Amours blessantes » publié pour la première fois au Japon en 1997. Le manga est constitué d’une vingtaine de nouvelles où il est question d’une odeur qui rappelle un ex infidèle mais toujours aimé, d’un gigolo qui n’assume pas ou de jeunes filles qui se vendent, de la relation ambiguë entre désir et violence dans les relations sexuelles, d’un jeune couple dont la femme craint (ou espère?) être enceinte, etc. L’amitié et l’hypocrisie sont aussi au coeur de plusieurs histoires.

Même si la mangaka privilégie les personnages féminins, c’est avec les mêmes force et sensibilité qu’elle décrit de jeunes hommes tiraillés par le doute et le mal-être. Le ton est intimiste et pudique malgré les scènes de sexe, le dessin très beau joue sur les contrastes entre de grands aplats blancs et des touches de noir que sont une chevelure, des escarpins, une robe…

Pourtant on ne rentre pas dans « Amours blessantes » comme dans les précédents mangas de Kiriko Nananan, « Blue » (une relation amoureuse qui naît entre deux lycéennes) ou « Everyday » (la fin d’un couple). Le format très court des nouvelles – sept pages en moyenne – et le nombre important de personnages ne permettent pas vraiment d’approfondir leur caractère. En outre, visuellement, tous ces jeunes gens se ressemblent beaucoup et il est parfois difficile de se rappeler qui est qui, d’autant que certains d’entre eux reviennent dans plusieurs histoires. Au final malheureusement, leurs errements peinent à nous passionner et on s’ennuie assez rapidement.

Casterman

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