AFRIKA
La cavale d’un ancien mercenaire amoureux de la nature africaine et d’une journaliste témoins gênants d’exactions militaires. Un one shot au graphisme très réussi.
Ancien mercenaire, Dario Ferrer consacre désormais toute son énergie à la défense des animaux chassés par les braconniers. Mais même au plus profond des réserves africaines, les richesses naturelles attisent les convoitises des gouvernements. Parce que Dario et une journaliste qui l’accompagnait voient ce qu’ils n’auraient jamais dû voir, ils vont se retrouver dans la peau de la bête traquée.
Celui qui s’est fait un nom avec Bernard Prince, Comanche ou Jérémiah intègre la collection Signé du Lombard avec un beau one-shot et un nouvel héros: un homme bourru mais révolté, prêt à tout pour défendre ce en quoi il croit, c’est-à-dire la nature sauvage contre la folie des hommes. Dario Ferrer c’est d’ailleurs un peu Hermann, avoue-t-il lui même, en plus extrémiste et plus solitaire.
Tout en nous épargnant une romance torride entre les deux personnages principaux et un manichéisme facile – la loi de la savane africaine est cruelle aussi pour les animaux -, « Afrika » nous entraîne dans une intrigue réaliste à laquelle la fuite de Dario et Charlotte à travers la savane et la jungle insuffle beaucoup de rythme.
Leur cavale est d’autant plus dépaysante et prenante que les planches sont réussies. Graphiquement, la première donne le ton avec une série d’animaux sauvages réalisés en couleurs directes. Pour le coup, on en oublie les têtes disproportionnées des personnages ou ces femmes qu’on a parfois du mal à différencier des hommes car, qu’il s’agisse de la chaleur étouffante de la savane ou de la moiteur de la jungle, le dessinateur belge réussit à nous transporter dans une Afrique sauvage telle qu’on se l’imagine. Dire qu’Hermann n’est jamais allé sur ce continent et que son inspiration ne lui vient que de documentaires télé ou de DVD…
