22, UNE ENQUÊTE EXPLOSIVE – Tome 1

Un délinquant à interpeller dans le métro, des braqueurs à l’explosif à débusquer, immersion dans le quotidien sans fard de deux services de police. Réaliste.

22, v’là les flics! A défaut de nous révéler la mystérieuse origine de l’expression, cette nouvelle série nous propose de plonger dans le quotidien des policiers. D’un côté, une patrouille est appelée à la rescousse par une jeune femme agressée dans le métro. De l’autre, la Brigade de Répression du Banditisme (BRB) s’intéresse aux auteurs de braquages de bijouterie à l’explosif.

La police, Olivier Le Bellec, co-scénariste de l’album avec David Chauvel, la connaît bien: « Une grande maison aux pièces multiples » explique celui qui a débuté sa carrière comme gardien de la paix avant de rejoindre la police judiciaire parisienne en 2003 puis la BRB de Paris en 2007. Autant dire que les flagrants délits, les violences conjugales, les braqueurs, les filatures et autres écoutes n’ont plus de secret pour lui.

Le réalisme de l’album est le gros atout mis en avant par l’éditeur et il est vrai que la plongée est assez efficace: jargon policier, alternance d’arrestations musclées et planques interminables, sexisme au sein de la police, méfiance de la population vis-à-vis de l’uniforme, affabulation des victimes, « bleus » à cadrer, etc, le tout servi par le trait sobre de Chavant (« Blanche »)… Autant de détails qui sonnent justes et qui font un peu oublier les défauts de l’album: le choix d’une intrigue séparée (pour l’instant) entre les deux services de police casse le rythme insufflé par Chauvel, le passage de l’un à l’autre n’étant pas du tout marqué (par une bulle de situation ou une teinte différente par exemple…). C’est d’autant plus perturbant que les deux intrigues ne se déroulent pas sur la même durée: quelques heures pour la première, plusieurs jours voire semaines pour la seconde). Il faudra donc attendre la suite du diptyque pour découvrir de quelle manière les deux trames vont se rejoindre.

Delcourt

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