ROSE DE PARIS

L’histoire d’amour entre un boxeur et une « demoiselle du téléphone » en plein Paris des années folles. Un récit un peu trop dense mais qui reste un bel instantané d’une époque.

La jeune et jolie Rose débarque dans la capitale depuis sa Bretagne natale pour travailler comme standardiste au central téléphonique Gutenberg. C’est le Paris des années 20, celui des années folles, des boîtes à jazz et des surréalistes. C’est là qu’elle rencontre Victor, boxeur et voyou, qui a passé un marché avec la police…

Rose et Victor ne sont pas les vrais héros de cette histoire. On s’en rend assez vite compte à la lecture de ces planches en noir et blanc rehaussées de lavis. Paris n’est pas que la toile de fond à une histoire d’amour compliquée, la capitale est LE sujet de « Rose de Paris ». Les auteurs – dont l’un, Eric Puech, est un Parisien « pur jus » – nous la font visiter de Montmartre à la Tour Eiffel, ils nous font découvrir sa joie de vivre avec l’effervescence nocturne du Bal Nègre, de la Clo­se­rie des Lilas ou du Boeuf sur le Toit, ils nous dévoilent sa face sombre avec la drogue, la pauvreté des ouvriers et les velléités syndica­listes au nom de la parité homme/femme. Ils nous plongent également au milieu des personnalités de l’époque, d’Hemingway à Joséphine Baker en passant par Tristan Tzara ou Man Ray. C’est très vivant et instructif. Mais cela fait aussi beaucoup de monde et beaucoup de thèmes pour cet album de 128 pages. En voulant tout montrer de ce Paris de 1925, les auteurs ont pêché par ambition et signent une histoire très dense qui laisse au final une impression de fouillis. C’est un peu dommage.

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