Caricatures de Mahomet: « Charlie Hebdo » assigné en justice

Deux associations ont porté plainte contre le directeur et deux dessinateurs du journal pour provocation et incitation à la haine raciale. En cause: les caricatures de Mahomet publiées en septembre 2012.

En publiant les caricatures de Mahomet dans son numéro du 19 septembre 2012, l’hebdomadaire Charlie Hebdo savait qu’il courait un risque. Outre les manifestations à l’étranger et en France qui avaient suivi la parution, quelques jours après la diffusion sur internet d’un film islamophobe, c’est désormais devant la justice que va se retrouver le journal satirique.

Deux associations, Rassemblement démocratique algérien pour la paix et le progrès (RDAP) et de l’Organisation arabe unie, ont assigné devant le tribunal correctionnel de Paris Charlie Hebdo, son directeur de la publication et deux dessinateurs pour provocation, incitation à la haine raciale et diffamation. Elles réclament 580.000 euros de dommages et intérêts au total, jugeant ces dessins « attentatoires à l’honneur et à la considération du prophète Mahomet et à la communauté musulmane ». « La caricature ne permet pas tout » a expliqué l’avocat estimant que le journal avait utilisé « le contexte pour vendre ». Le numéro épuisé en kiosques, le journal avait en effet dû procéder à un retirage le 21 septembre, « jour sacré pour les musulmans » selon les plaignants.

L’avocat de Charlie Hebdo juge de son côté les demandes « exorbitantes » et rappelle que le journal est une publication satirique et que les dessins n’ont pas à être pris au premier degré. La première audience est prévue le 29 janvier 2013.

L’Association syrienne pour la liberté et l’Association des Musulmans de Meaux et de sa région avaient déjà déposé plainte suite à ces caricatures mais il n’y avait finalement eu aucune suite judiciaire selon l’avocat du journal.

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